Il me semblait interessant de vous faire partager cet article, relevé dans la "lettre de Malango"....
Article relevé dans LA LETTRE DE MALANGO du 24 mai 2008
LA CRISE ALIMENTAIRE RISQUE D'ENTRAÎNER UNE VIOLATION GÉNÉRALISÉE DES DROITS DE L'HOMME Dans un discours prononcé vendredi 23 à Genève à l'occasion de la session spéciale du Conseil des droits de l'homme sur la crise alimentaire, Louise Arbour, la Haut Commissaire aux droits de l'homme a engagé les Etats à se pencher sur les dimensions à long terme que revêt la crise alimentaire en matière de respect des droits de l'homme.
« Si l'on ne répond pas à la crise alimentaire actuelle en prenant en compte les droits des membres les plus marginalisés de la société, un effet d'entrainement risque d'aggraver la crise et de mettre en péril d'autres droits fondamentaux, notamment le droit à la santé et à l'éducation, » a-t-elle averti, remarquant que de nombreuses personnes risquent de se passer des nécessités de base pour nourrir leur famille.
Selon la Haut Commissaire, la crise actuelle est le résultat d'une « convergence perverse de plusieurs facteurs, y compris des distorsions entre les réserves et la demande, des règles commerciales injustes, ainsi que des mesures politiques faussées, y compris les mesures d'incitations ou les subventions. »
Elle a averti qu'un cercle vicieux à long terme risque de se propager, alliant discrimination et faim et renforçant « le schéma enraciné d'exclusion et de discrimination qui empêche les plus vulnérables de faire valoir leur droit d'obtenir de la nourriture.» « L'accès à une nourriture adéquate est un droit protégé par le droit international, » a-t-elle rappelé.
La Haut Commissaire a également relevé que dans certaines parties du monde, les catastrophes naturelles ou des mesures politiques « erronées », et parfois l'amalgame des deux, n'ont fait qu'exacerber des situations déjà critiques, les transformant en catastrophes pour les populations les plus pauvres et les plus marginalisées. « Les populations les plus touchées devraient participer pleinement à l'élaboration de solutions visant à enrayer la crise, » a-t-elle également estimé.
Pour Louise Arbour, « la nature de cette crise transcende les frontières nationales. Elle exige des mesures concertées de la part des Etats pour rectifier les iniquités qui ont contribué à cette situation d'urgence et qui menacent à présent de la faire perdurer.
L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) signale que la flambée du prix des denrées alimentaires se poursuit alors même que les dernières prévisions indiquent une production céréalière mondiale record en 2008.
Celle-ci est désormais proche de 2,2 milliards de tonnes, y compris le riz usiné, soit une hausse de 3,8 % par rapport à 2007, indique un communiqué publié vendredi 23 mai à Rome.
Les productions d'huiles et d'oléagineux, de sucre, de viande, de produits laitiers, ainsi que la production aquicole et la culture de la pomme de terre sont également en hausse.
La FAO signale cependant qu'en dépit des perspectives favorables de la production mondiale pour diverses cultures, les marchés tendus entraîneront probablement la poursuite de la volatilité des prix. De plus, le déclin escompté des prix de nombreuses denrées de base durant la campagne 2008/2009 sera vraisemblablement limité car il faudra reconstituer les stocks.
"La nourriture n'est plus une denrée bon marché comme autrefois. La hausse des prix ne fera qu'aggraver la situation de privation déjà inacceptable dont sont victimes 854 millions de personnes", déplore Hafez Ghanem, Sous-directeur général de la FAO responsable du Département économique et social.
"Nous risquons de voir de nombreux autres millions venir gonfler les rangs des affamés," met en garde M. Ghanem.
La FAO, qui qualifie de "préoccupante" pour les pays vulnérables cette hausse soutenue, indique que, d'ici à fin 2008, le panier annuel d'importations alimentaires de ces pays pourrait coûter quatre fois plus cher qu'en 2000.
Selon la dernière édition du Bulletin "Perspectives de l'alimentation" de la FAO, la facture d' importations alimentaires des pays à faible revenu et à déficit vivrier devrait s'élever, en 2008, à 169 milliards de dollars, soit 40% de plus qu'en 2007.
Les cours internationaux de la plupart des denrées agricoles de base ont commencé à baisser, mais il est peu probable qu'ils retombent aux bas niveaux des années précédentes, précise le rapport.
L'indice FAO des prix alimentaires est demeuré stable depuis février 2008, mais la moyenne des quatre premiers mois de l'année reste encore supérieure de 53% à la même période de l'année dernière.
No comment!...B.F.Cardamome