Dans la continuité de mon article sur la Crise alimentaire et conséquences mondiales sur les droits de l'homme j'ai voulu apporter ces quelques félexions supplémentaires.
J’ai lu avec grand plaisir l’excellent article de Sisiliad « l’absurdité du pain au chocolat » auquel j’ai ajouté un commentaire qui démarrait ainsi :
Je suis sans cesse heurtée, bouleversée, choquée, scandalisée, en regard des mêmes préoccupations. Pour des raisons d'hygiène que je comprends, il faut voir ce qui est jeté dans les collectivités, les lunches et autres fêtes et cantines.
Bénévole à un moment, « on » passait dans les boulangeries, avant la tournée des SDF, pour récupérer les invendus.
Toute jeune, alors que je travaillais dans une pâtisserie, la gérante donnait les invendus le soir à des petites sœurs et à ses employées (enfin tout ce qui ne se garde pas, c'est à dire presque tout).
Lorsque j'avais mon restaurant je récupérais le pain laissé sur les tables (consignes à mes serveuses) et portais tout ce pain aux animaux du parc de la maison de retraite. Je ne jetais rien (sauf préparation qui a tourné mais ça a été le cas qu'une fois à cause d'un problème de congélateur).Tout était donné à serveuse et cuisinier et je ramenais aussi à la maison pour manger le we. Mais la norme veut que l'on jette tout (risque de contamination, risque de procès...difficile de dire aux gens que leur frigo qui n'est pas à la bonne température et qu’il est peut être le responsable et pas ce qu'on leur a donné....et les gens profitent de tout pour intenter un procès...d'où les normes de tout jeter après le service. mais que voulez vous, même au boulot (clinique) je vois que le pain qui n'a pas été consommé la nuit par le personnel, est jeté dans la poubelle de l'office…
Je poursuis mon commentaire…
Des fois, j'arrive à temps, quand il traine encore sur la table et je le prends. Je ne mange que le pain que je fais mais le pain blanc, dur, j’aime, dans le yaourt ou avec du beurre, oui, vieille habitude depuis enfant ou il finissait dans le chocolat du matin. Je le donnerai également aux oiseaux et aux canards, un peu plus loin...au risque de me faire surprendre et qu'on me prenne pour une radine qui n’a pas le sou pour s’acheter du pain frais...
On dit qu’avec les poubelles de l’occident on pourrait nourrir le tiers monde.
Je ne peux que convier mon prochain à apprendre à ses enfants que la nourriture est sacrée et doit être ou consommée ou laissée dans le plat.
Ma grand-mère, née en milieu paysan, nous disait de finir le pain que nous avions pris pour le repas. Ma famille connaissait bien la somme de dur labeur pour obtenir le pain quotidien et elle avait aussi connu l’exode et les privations et les tickets d’approvisionnement.
Je n’ai pas connu tout ça mais j’ai « sué » chaque centime d’argent de poche car on ne nous en donnait pas…on le gagnait ! Et de même, mon travail ne vaut pas que je jette par la fenêtre les restes et le pain devenu rassis !
Comment savoir si j’aurai faim pour le finir ou finir mon assiette ?
Tout simplement, ne pas se servir beaucoup et préférer en reprendre plutôt que d’être obligé de finir sans faim (ce qui amène inévitablement au problème de surpoids, à la longue).
Ce qui est cuisiné en trop peut être congelé au lieu de finir en « reste » inconsommable au fil des jours passés dans le frigo et donc finir à la poubelle.
Nous nous plaignons de voir notre pouvoir d’achat baisser de mois en mois…et moi, quand je vois les caddies aux caisses et que je regarde ce qu’il y a d’utile dedans, je suis effarée du nombre de pseudo aliments qui n’en sont pas et je me doute bien que le prix à payer alourdit fortement le budget mensuel.
C’est vrai qu’on ne peut pas manger qu’ « utile »…c’est encore une question de choix…entre les cocas et autres soda et de bons fruits à la bonne saison.