Mon petit PAPA chéri,
Aujourd'hui c'est ta fête et j'aurais tant aimé te la souhaiter de vive voix... mais ça fait plus de deux ans que tu n'es plus là pour m'entendre! ...et pourtant tu es si présent...même après deux ans, comme tu as toujours été présent, même si ça ne l'était pas physiquement.
On est tellement insouciant tant que cela ne vous est pas encore arrivé et l'on oublie que plus tard on regrette de n'avoir pas assez dit "je t'aime", de ne pas avoir été assez là, à l'écoute, de ne pas avoir assez profité de chaque insatant, de chaque petite et grande joie car on se croit éternel quand on est jeune, immature et trop soucieux de son propre petit quotidien.
Tu n'étais pas très ambitieux, ta seule ambition étant de nous voir heureux et tu n'étais pas envahissant (euphémisme à en juger par les reproches de Dany qui se plaint que tu ne fûs pas plus présent dans la vie relationnelle...celle dont il décidait que c'était la plus intéressante...); pour lui, tes conversations et tes réponses à ses lettres, étaient inintéressantes, car le reflet de quelqu'un de peu engagé ds le monde relationnel .
Ta petite vie bien tranquille auprès de celle qui t'a malheureusement précédé, n'était pas à la hauteur de SES ambitions! Toi, tu ne demandais qu'à être heureux dans cette petite banalité du quotidien qui te satisfaisait et ne gênait personne...que lui!
Tu n'as eu véritablement qu'une quinzaine d'années de bonheur auprès d'elle...et puis elle s'en est allée...et à ton tour tu es parti ...et je n'ai eu juste qu'un peu de tps avant la fin, pour réaliser ce qui arrivait et réaliser toute notre complicité et toute ta disponibilité sousjacente...entre les mots... et entre nos visites réciproques. J'ai réalisé alors que j'avais envie de te dire à quel point.... mais tu étais dans le coma ..et je suis persuadée que tu m'as entendue...mais ce n'est pas assez!
Alors mon petit papa chéri, je voudrais te dire tout ce que je n'ai pas pu à cause, probablement de la frustration engendrée par l'éducation trop sticte de notre mère et et de ses injonctions inconscientes à ne pas s'ouvrir à toi qu'elle ne cessait de dénigrer.
Tu as été le témoin muet et statique de nos souffrances et tu souffrais toi-même sans pouvoir te confier à quiconque, dans l'interdiction absolue de nous soulager au risque de représailles...
Ton existence d'ailleurs est un véritable leure puisque tu n'as même pa eu d'existence officielle avant l'âge de trois ans et...tu n'as seulement été reconnu par ta mère que la veille de sa mort!
Alors, tel que l'a fait ton meilleur ami sur ta tombe...et c'est le minimum qui t'était dû, je voudrais te rendre hommage en regard des quelques passions que tu as entretenues au niveau de tes activités (politiques et sociales avec ton ami, plus tard Maire de mon village natal et aussi un autre, ..Gas.Def., beaucoup plus tard Maire dans le sud) qui te sortaient un peu de ta vie privée... un peu triste. En regard aussi du respect que tu avais des gens, et de leur opinions et en regard des petites choses que tu vivais au quotidien et qui n'avaient pas moins d'importance que les soit-disantes grandes choses que vivent d'autres!
Bonne Fête Papa, je t'aime et je ne t'ai pas assez pris dans mes bras quand il en était encore temps...pardonne moi..pardonne les interdits..les non dits qui auraient pu l'être et soit fier de ta vie...simple...simplement! Merci d'avoir été mon père.
B.F.Cardamome