J’ai eu la surprise en rentrant de découvrir dans mon courrier la lettre dont on n’aime jamais voir le logo, vous savez…celui de la république française qui n’annonce que des mauvaises nouvelles…et jamais une augmentation conjoncturelle de salaire (J’attends depuis maintenant plus de 6 ans et elle ne viendra jamais cause taux d’ancienneté dépassé).
Vous allez vous dire, « tiens, ça fait longtemps qu’elle n’avait pas poussé son coup de gueule ! ». C’est vrai : après 2 ou 3 x 12 heures de boulot j’ai vraiment besoin d’au moins 12 heures pour arriver à émerger, puis 12 heures pour reconstituer les réserves frigo et repartir l’esprit tranquille refaire ma série de 2 ou 3 x 12 heures, non sans vous avoir gratifiés d’une nouvelle recette si j’ai eu un temps supplémentaire non happé par plus urgent.
Il m’arrive de temps à autre d’aller au Marché au Puces (MP), véritable institution à Marseille où l’on voit davantage de gens des quartiers Nord que des quartiers sud, y faire leur approvisionnement hebdo ou bi hebdomadaire.
La raison - pour ceux qui n’ont pas parcouru mes pages et leurs photos - c’est que l’on y trouve de tout, pour un prix défiant toute concurrence et surtout nos « trois fruits 5 légumes » largement vantés par les instances gouvernementales à grand renfort de pub manipulatrice mais très peu encouragé en fait et ceux-ci se retrouvent en « tête de gondole » dans tous les supermarchés.
Au fait, vous savez à quoi ça sert une « tête de gondole » ?...Bien sur, à faire dépenser plus en gagnant moins.
Bref, au MP de Marseille, le prix des poivrons est de 1€ en saison, les 3 salades ou les 3 gros bouquets d’herbes à 1.80€, etc.
Si cette institution est restée en place jusque là malgré les nombreuses velléités pour la faire disparaître (il en est régulièrement question), c’est en partie pour permettre à quantité de gens de manger à tarif préférentiel et à d’autres de travailler et donc de faire tourner la boutique…entendez, l’économie marseillaise.
Il se trouve que le dimanche, ledit MP abrite de vraies puces.
Certains craignent de venir y faire leurs emplettes pour je ne sais quelle raison…. ( !) Enfin, on peut s’en douter…une vague raison de promiscuité mêlée d’une certaine peur de s’y faire avoir ou « picpocketter ». Il ne m’est jamais rien arrivé de tout cela, bien au contraire depuis des années que j’y vais régulièrement et, certainement beaucoup moins d’erreurs qu’aux caisses d’un supermarché situé au « carrefour » de nombreuses villes.
Les vraies puces permettent le dimanche de pouvoir acheter et revendre le bric et le broc, ainsi que les vêtements et bien entendu l’alimentaire, ce jour-là, à prix surbaissé étant donné que le lundi, c’est fermé. On y fait alors de véritables affaires mais au prix de piétinement au travers de la foule et des allées intérieures sentant bon l’orient et mauvais la transpiration. On en sort les bras chargés pour 50% moins cher qu’en semaine.
Je n’y vais pas le dimanche car où que ce soit, je déteste la foule, que ce soit dans le 8ème comme ici…Sauf si je manque d’un produit quasiment introuvable en ville ou ailleurs, même ce jour-là dans les quartiers consommateurs : la coriandre. D’autant qu’aux Puces, les bouquets sont deux fois plus gros qu’ailleurs et deux fois moins chers.
J’y suis donc allée ce jour-là pour y rester pas très longtemps, vers 10h afin de me fournir en coriandre et au passage deux ou trois petites choses rapidement achetées.
Voici quelques photos montrant les abords du marché aux puces: comme on peut le voir, toutes les places hors normes sont prises puisque (1-2-3-4-5) le parking intérieur est pris par les revendeurs (5-6). Le seul petit parking, sur le côté Nord du marché (8) est toujours plein ainsi que le parking Dia. Des photos plus loin du marché, montrent que même à 2 km ou plus (10-11), les places (sur le trottoir) sont remplies. Les revendeurs prennent place sur tous les trottoirs environnants jusqu'à plus loin (7-9).
Il n’y a aucun parking le dimanche du fait de l’occupation de celui-ci par les marchands ambulants et autres étalages divers. La foule est alors obligée de se garer sur les uniques places restantes et ce, jusque très loin, sur les trottoirs de la rue de la Madrague-ville et de tout le quartier. Les abords d’une concession automobile, du centre d’hébergement d’urgence et le parking de Dia sont pris d’assaut ainsi que le moindre petit bout de place, dès 6 heures du matin et même plus tôt par les ambulants…Le tout étant de ne gêner personne pour démarrer.
Moi-même je me suis toujours débrouillée pour trouver une place, même très loin et jamais je n’ai vu personne être ennuyé par les municipaux un dimanche aux Puces comme à d’autres endroit ou la tolérance s’exerce ce jour-là.
Le courrier reçu mentionne bien la date et l’heure : un dimanche, à 9h51 !!!!..Et sans avertissement sur le parebrise
Quelle honte de faire ainsi du zèle et encaisser ce jour-là probablement un millier d’amendes, soit la coquette escroquerie de 30/60000 € pour la commune de Marseille sur le dos de ceux qui attendent le dimanche pour faire manger leur famille parce que c’est moins cher et que c’est le seul jour où on peut y aller avec le voisin ou l’emmener, un des rares jours ou le mari peut aider les femmes à porter les gros sacs remplis de fruits et légumes.
Mais que croient-t-ils ? Faire partir les puces ailleurs, décourager les gens, épurer le quartier qui c’est vrai a sérieusement besoin d’un coup de ravalement et avoisine le centre récemment remis à neuf (nouveau quartier Euromed)?
Voilà les outils ignobles, lâches qu’utilisent les municipaux pour fendre la foule dont c’est à la fois vital et ludique de venir faire les puces le dimanche.
Il est vrai que Marseille, loin de se démocratiser tend à devenir une des villes le plus chères de France avec une taxe d’habitation qui à pris près de 25% en un an devenant plus chère que celle d’Aix la concurrente voisine.
Pour ma part la mienne a augmenté de 32% (pas lié à une augmentation de salaire).
J’habite dans les quartiers Nord, une résidence heureusement « dite » sécurisée, tout près d’une des cités les plus sensibles, gros fournisseur de stupéfiants et non loin d’une autre (aux Arnavaux) dans un petit T3 pour lequel je paie 785 € (dont 150 de charges). Je ne prends ma voiture que pour monter à la clinique en hauteur, à 600 mde chez moi ou aller ver Plan de campagne en direction d’Aix, pour l’alimentaire ou le ciné, deux fois par mois, ou de temps en temps aux puces (rarement le dimanche). C’est vous dire : entre 150 et 300 km/mois ; C’est simple, le plein me fait deux mois, 100km/h sur autoroute, point mort en descente et plat à l'approche du feu rouge etc !
Je ne vais jamais en ville par manque d'attrait et fuite de tout ce qui est pollution géographique ou cérébrale...si, rarement quand je dois la traverser car Marseille est une ville « incirculable », « ingarable » sauf au tarif prohibitif des parkings forcément obligés. De toute façons, qu'y faire à part magasiner, boire, se restaurer dans de mauvais restaurants pour la plupart ou tenter de se faire bronzer en écartant la foule?
Je prends quelquefois le métro (3 ou 4 fois par an) quand j’ai une course unique car le métro à Marseille est très loin d’être aussi pratique que celui de Paris. De ce fait, je fuis les commerces du centre ville, ainsi que tout ce qui pourrait mériter d’être visité, hormis les jours fériés et encore, car en été, faut encore éviter le bord de mer.
…Et je me prends un PV de stationnement le dimanche matin aux puces où la tolérance a toujours existé ce jour-là!!!!!
Je m’indigne davantage contre l’injustice et l’ignominie de la chose que pour le paiement des 60 €..Quoique !
J’aime cette ville, pour elle-même mais je la déteste dans ses institutions, ses élus, son fonctionnement qui oublie et mésestime une partie de sa population. Une ville qui veut se démesurer dans les années à venir au prix de serrages de ceinture de plus en plus drastiques par le biais d’une imposition de plus en plus lourde et de prélèvements arbitraires comme c’est le cas pour ces Pv de stationnement. Une ville qui a oublié comment sa population a grandi et s‘est enrichie culturellement, une ville qui veut attirer les investisseurs et cherche à se défaire de ceux qui gênent pour son extension, je veux parler des gens à faible pouvoir d’achat, toutes origines confondues.
Au lieu d’empoisonner les gens du dimanche au Puces, les municipaux feraient mieux de traquer la délinquance qui sévie dans les quartiers ou au volant (alcool, drogue, excès de vitesse en ville, grillage de feu rouge en col blanc ou non).
Il est certainement plus facile de concentrer les troupes pour aligner 30 à 60000 € de PV en une matinée, rue de la Madrague ville.
Cardamome